C'était définitivement pas son jour ... Enfin, tout dépend des points de vue [pv Fanny Lociary]

Rien de tel que la fin des cours pour se permettre de trainer dans les couloirs. D'ordinaire, Lisbeth était cloitrée dans sa chambre, refusant de se montrer au monde extérieur, comme à chaque fois qu'elle était clean.Elle pensait de moins en moins au beau professeur, se disant que c'était en effet la drogue et se rassurant en même temps car ça lui évitait de souffrir une fois de plus inutilement. Nous disions donc que notre chère Lys déambulait dans les couloirs, se forçant tout de même à aller en cours, histoire que la directrice envoie un dossier favorable aux espèces de tarés en blouse blanche.

Lisbeth s'assit peu de temps après avoir dépassé la salle des profs, attendant bien évidement que la totalité des élèves partent rejoindre leurs chambres ou encore sortent. Elle faillit s'assoir sur le banc mais sentant que ses jambes ne tiendraient plus longtemps, elle préféra s'assoir sur le sol. Elle regarda distraitement les quelques déchets qui trainaient au sol avant de balancer sa tête vers l'arrière, l'appuyant contre le mur, lui permettant également de pouvoir regarder le plafond sans se fatiguer. Elle compta sans grand enthousiasme le nombre d'ampoule grillée et constata sans intérêt qu'il n'y en avait que deux.

Lilly lâcha un soupir d'ennuis avant de tenter de se relever. Elle échoua bien évidement et resta sans grande convictions au sol. Elle leva légèrement le son bras et le regarda trembler surtout au niveau de la main en contractant sa mâchoire. Le sevrage était bien plus difficile qu'elle ne l'avait pensé et elle constatait maintenant les effets désastreux de son arrêt ... ou de sa dépendance, selon le point de vue. Elle contemplait toujours ses mains quand elle entendit des bruits de talons dans le fond du couloir. Lys reposa ses mains et soupira avant de tourner le regard vers la dite personne.

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Arrivée depuis peu de temps dans l'université, Fanny commençait tout juste à se sentir à l'aise parmi les autres élèves. Personne ne savait vraiment à quel groupe elle pouvait bien appartenir et la jeune fille ne voulait pas se prononcer.. Lorsqu'on le lui demandé, elle se contentait de hausser les épaules et de tourner la tête. Qu'est ce que ça pouvait bien leur faire? Racaille, gothique, c'était du pareil au même pour elle, tant qu'elle pouvait rester elle-même.. Elle pouvait juste dire avec convictions qu'elle détestait les règles plus que tout au monde et qu'elle faisait tout pour passer à travers.. Après tout, un monde correct est un monde où chacun est libre de faire ce que bon lui semble, nan?

Les cours étaient terminés, gros soulagement. Fanny n'aimait pas avoir le fessier posé trop longtemps à écouter des profs débiter des conneries qui ne lui servirait pas à grand chose. Elle pensait à sa fille lorsque le son délivreur retentit. Elle se demandait ce que celle ci pouvait bien faire en ce moment.. L'école, peut être? Ou bien, elle était bien au chaud à la maison entre la fumée des joints de Papy et le son de la radio de Mamy.. Bref, elle n'en savait rien et ce n'était pas bien grave, Sofy était en sécurité, c'était le principal. Bien sûr, Fan' péterait un énorme câble s'il arrivait malheur à sa progéniture.. Mais enfin, pour le moment, ne pas penser aux malheurs.. Faudrait qu'elle l'appelle un de ces quatre, histoire de lui prouver que sa maman ne l'avait pas oubliée. Déjà que son père avait pas donner signe de vie depuis un bail, si elle s'y mettait aussi, la p'tite Sofy allait devenir folle.

Fanny se promena dans le couloir, sans faire vraiment attention aux autres. Elle chercha une clope dans son sac en bandoulière et finit par trouver. Elle allait l'allumer lorsqu'elle se rapella qu'il ne valait mieux pas trop jouer en étant une p'tite nouvelle. Elle se résigna et rangea la précieuse cigarette à l'arrache dans un petite pochette de son sac, consciente qu'elle risquait de se briser. Pfft, pas d'importance, Fanny avait des feuilles, au pire, le tabac lui servira à rouler des pètes. La jeune fille passa la salle des profs.. et vit une demoiselle assise sur le sol, le regard tourné vers Miss Lociary. Sentant une sorte d'appel au secours, l'Anarchiste se dirigea d'un pas rapide vers l'autre jeune fille.

Ca va? T'as b'soin de quelque chose?

Fanny se posa à coté de la fille et sortit sa clope. Elle était juste un peu abîmée, rien de bien méchant, et sans réfléchir aux conséquences, l'alluma d'un geste impatient. Elle tira quelques petites bouffées rapides puis tendit la cigarette à l'autre personne. Elle était sûre que celle ci fumait, ça se lisait sur son visage et au pire, elle refuserait tout simplement et Fanny pourrait continuer de fumer.

La jeune femme arriva assez vite à sa hauteur, étant donné qu'elle avait accéléré pour je ne sais quelle raison. Lisbeth la regarda avec toujours le même voile d'indifférence dans les yeux avant de regarder ses bras à nouveau et de les soulever pour les voir trembler. Elle soupira et en un mouvement simultané, posa sa tête contre le mur, ferma ses yeux et reposa ses mains. Elle ne rouvrit les yeux et ne regarda la jeune femme à nouveau que lorsqu'elle entendit sa voix. Lys la regarda avec étonnement lui tendre une cigarette avant de regarder droit devant elle. Rien ne lui interdisait la cigarette. Elle se tourna vers la jeune femme et saisit la clope avec la main toujours aussi tremblante.

Lisbeth l'apporta ensuite à sa bouche et tira lentement une puis deux bouffées. Bien sûr, c'était loin d'avoir le même effet que le joint mais ça contribuait à calmer un peu. Elle souffla ensuite la fumée par les 'naseaux' et tendit la cigarette vers la demoiselle. Avec sa maladresse habituelle, Lisbeth frôla sa main ce qui contribua à la faire frissonner. Elle reposa rapidement son bras sur sa jambe repliée et ne put s'empêcher de constater qu'une lampe au plafond clignotait. Elle regarda ensuite distraitement par la fenêtre et vit le soleil entamer sa lente descente vers la mer. Elle resta comme ça quelques instants avant de sentir que la présence était toujours là. Lys soupira et lui répondit enfin :

- " Tu n'aurais pas ce dont j'ai besoin. Mais bon. Alors, quelles distractions y a t-il à venir me parler ? D'habitude on m'évite ... "

Bien sûr, ce n'était pas vrai. Bizarrement, les gens venaient la voir. Lisbeth regarda plus attentivement la demoiselle. Elle la détailla légèrement, remarquant qu'elle était aussi jeune - à croire que Lisbeth était la doyenne ici . Elle regarda ses cheveux bruns peu attentivement et revint ensuite la regarder dans les yeux.

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La demoiselle prit la cigarette que Fanny lui tendait, avec un petit moment d'hésitation; ses mains étaient tremblantes.. Certainement un manque de quelque chose, mais il y avait tellement de choses susceptible de créer un état de manque. Pour Fanny, c'était sûrement le manque de sexe qui la mettrait dans cet état, bien qu'elle doute que cela puisse se produire un jour. L'Anarchiste regarda la "droguée" fumer. Celle ci tira deux bouffées lentement avant de lui retendre la clope, la frôlant au passage. Ce simple contact suffit à Fan' pour se rendre compte que la blonde assise à coté d'elle lui plaisait. Enfin, il fallait qu'elle calme ses pulsions, elle devenait de plus en plus nymphomane et puis, la demoiselle n'avait pas l'air d'aller bien du tout. Elle prit alors la parole, lui demandant ce qui pouvait bien la pousser à venir lui parler.. Qui sait? Une envie soudaine? L'espoir de pouvoir tirer un coup? Fanny n'en savait rien, dans le fond.

J'sais pas.. T'as l'air d'aller mal et j'aime pas voir les autres dans cet état. Tiens, tant que j'y suis, je m'appelle Fanny, mais appelle moi Fan'.

Fanny ne croyait pas une seule seconde lorsque l'autre demoiselle lui dit qu'en général, les autres l'évitait. En fait, l'anarchiste pensait qu'au contraire, beaucoup de personne venait voir cette femme - car c'était une femme - enfin, elle pouvait se tromper. Mais quelque chose en elle faisait que l'on avait envie d'être près d'elle.. Du moins, dans le cas de Fanny. Cette dernière tira des bouffées rapides sur la cigarettes, soudainement stressée, sans savoir par quoi exactement. Par cette blonde? Par le fait que sa fille, son petit trésor lui manque? Parce qu'elle avait aperçu une belle asiatique qui pourrait très certainement lui plaire? Aucune de ces raisons ne lui paraissaient potables et pourtant, il avait bien une raison à ce stress... Enfin, du moins le pensait-elle.

Fanny observa la demoiselle attentivement. Des cheveux blonds, presque platine, des jolis yeux à la limite du gris.. Des formes assez attrayantes.. Mais un corps presque anorexique.. La demoiselle fronça les sourcils. Si elle l'était, elle se sentirais mal à l'aise avec elle.. Pour Fan', la bouffe était une chose essentielle, il fallait bien l'admettre. Elle avait toujours des trucs à manger dans son sac, du genre bonbons, gâteaux, pâte à tartiner <3.. Enfin, pleins de choses quoi. Ayant une pensée pour le pot de pâte à tartiner qui gisait au fond de son sac, Fan' plongea la main à l'intérieur et en sortit le pot. Elle mangea le chocolat en plongeant son doigt dans le pot et le léchant presque sensuellement, fermant les yeux lorsque la pâte entrait en contact avec sa langue. Elle ne songea pas à demander à l'autre jeune fille si elle en voulait.. En alternant, elle fourrait des quantités impressionnantes de pâte à tartiner dans sa bouche et tirait sur la cigarette presque entièrement consumée.. Au bout d'un certain temps, la brune reporta toute son attention sur la blonde, tout en se léchant le doigt une dernière fois.

La jeune brune récupéra la clope rapidement et tira de manière assez excessive dessus, ce qui eu pour conséquences d'activer la curiosité de Lisbeth. Cette 'Fanny' semblait maintenant assez stressée, sans raison apparente. Mais Lys' ne connaissant pas sa vie, elle ne pouvait savoir ce qui tracassait la demoiselle. A part ça, au lieu de fixer un point imaginaire sur le plafond, elle regardait Fan' dans les yeux, essayant de ne pas se perdre dans cet océan de stress. Elle regarda avec étonnement ces piercings, se demandant comment on pouvait massacrer sa peau comme ça. Bien sûr ce n'était pas ses affaires mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi.

Pour Lisbeth, la femme parfaite avait un visage sans trous [ allusions auxpiercings x] ], un nez aquilin, une peau blanche à la Marie-Antoinette, des cheveux blonds platine, des yeux gris, maigre ... [ Comment ça le portait de Lisbeth ? Non c'est pas vrai X_X ]La moitié du portrait de cette Fanny. Sa peau assez blanche la rendait très attirante aux yeux de Lys', ses yeux en devenaient presque envoutants. A l'instant, si elle avait écouté ses pulsions, Lisbeth aurait voulu se lever, toucher ce visage, cette peau. Gouter ses lèvres. Par chance, elle avait atteint une maitrise de soi qui parvient à la faire éviter de se lever. Elle risquait de tomber en plus ... A la place, elle se contenta de lui répondre, enfin.

- " C'est gentil mais je n'ai pas besoin de compassion. Enfin ... Ca me change pas de d'habitude. Je me demande pourquoi les gens s'intéressent tous à moi. Pourquoi vous voulez pas me laisser crever en paix ? J'ai besoin de personne. J'ai juste besoin de ma dose de bonheur dans les veines. Et me sors pas que c'est mauvais pour la santé ... Je m'appelle Lisbeth."

Elle regarda avec un léger amusement la jeune femme plonger son doigt dans le pot de chocolat et le ressortir pour lécher la matière de manière assez érotique. Lisbeth contracta ses mâchoires, tentant de ne pas se lever et de ne pas plaquer la jeune femme contre le mur. L'envie passa et elle la contempla juste en train de manger. Lys' n'aimait pas particulièrement manger, mais elle le faisait tout de même, rien que pour survivre. Sa maigreur était une de ses fiertés, longuement sculptée par des heures en salles de sport. Elle plongea ses yeux dans ceux de Fanny une nouvelle fois quand elle suça pour la dernière fois son doigt. Lisbeth se leva lentement, arrivant tant bien que mal à tenir sur ses jambes. Elle s'approcha de Fanny et lui tendit la même main, toujours tremblante.