Une première journée dans les couloirs de l'unif [Privé : Isaline]

Je suis à mon premier cours de l'année, cours pas très interressant, j'ai nommé : Math. Je tiens en horreur depuis mon plus jeune âge, les chiffres, les nombres, les équations, addition, soustraction, divisions, fractions, graphique mathématiques, les fonction,... Bref, tout ce qui touche de prêt ou de loin au mathématique.

J'attends avec impatience que l'heure se termine enfin, que je puisse enfin découvrir l'universitée, je n'ai pas trop osé me promener par ici tant que je n'avais pas de cours, c'est peut-être bête mais je suis comme ça, avec un caractère et ses réactions bizarres. Je soupire discrètement et tourne mon regard vers la fenêtre -malgré que je sois nul, j'ai quand même finit ce que le professeur à demander depuis un bout de temps-, je plonge dans mes pensées.

Il faut avouer que je suis bien content d'être ici, loin de la maison familial. Loin de tout mes problèmes allemands, j'ai comme l'impression d'être dans un échapatoire. Mais ce n'est peut-être qu'une impression aussi... Bon, faut que j'arrête directement de penser à ce genre de chose, sinon mon moral va déjà être à zéro alors que je suis bien. Et puis ici, j'ai Ludo, c'est déjà un très bon -merveilleux- départ !

Je sors de mes pensées quand j'entends la sonnerie annonciatrice de fin d'heure et soupire de soulagement, enfin fini ! Je me dépêche de remballer mes affaires et prends mes feuilles pour aller les déposers sur le bureau en sortant. On a déjà du faire des exercices, pas demander en plein milieu d'année je dis ! Enfin hors de la classe, j'suis heureux là !

Seulement, comme à mon habitude, je suis vraiment trop distrait -ranger ses feuilles dans son sac en marchant n'est définitivement pas pour moi- que, alors que je suis dans le hall de l'unif, ne remarque pas la personne devant moi. Et il faut le dire, tellement maladroit que je lui rentre carrément dedans. Je suis remis en place là, ça m'apprendra à m'exciter tout seul parce que j'ai plus de math dans la semaine !

Mais, je marchais trop vite alors elle -oui c'est une fille que j'ai renversé- à, il faut le dire, le cul à terre. Et je ne suis pas mieux, vive le premier jour, les math et maintenant je dis déjà bonjour au sol. Oh qu'il est beau ! Je remarque alors que mes feuilles de farde sont éparpillées partout, et encore... Elles sont mélangées à des inconnues !

Je me relève, encore un peu -beaucoup- sonné par cette rencontre et tend ma main à la jeune femme, tout en m'excusant comme je peux. Minable, je suis carrément minable ! --" Et de plus, on va pouvoir se mettre à terre pour rammasser et triller nos feuilles... Je peux l'avouer, plus rien ne peux me faire honte à présent, je suis tellement paniqué que je ne sais même pas si ce que je dis est compréhensible...

- Je... J'suis désolé... Vraiment, je regardais pas où j'allais... Sincèrement. Désolé pour tes cours...

Bien que le cours de littérature anglaise soit l’un de mes préférés et que le sujet abordé, à savoir l’apport des femmes écrivains à celle-ci, était vraiment intéressant, je n’arrivais pas à me concentrer sur les sœurs Brönte et Jane Austen, l’esprit préoccupé. Voilà bientôt trois jours que je n’avais pas croisé Raphaël de près ou de loin et je me demandais si j’avais fais quelque chose, dis quelque chose qui l’aurait vexé pour qu’il disparaisse ainsi brusquement. Tandis que le prof dissertait sur « Orgueil et Préjugés », je me refaisais mentalement le fil de nos diverses rencontres, cherchant à déterminer à quel moment j’aurais du sentir le vent tourner. J’essayais aussi de me convaincre que je me faisais des idées, qu’il devait sans doute avoir autant de cours que moi en plus de ses entraînements et que ceci expliquait cela mais un doute subsistait, ténu.

La sonnerie annonçant la fin du cours retentit enfin et je m’empressais de ranger mes affaires dans ma besace, prenant mes dernières notes à même les bras pour gagner du temps, avant de quitter la salle de cours et de marcher d’un pas rapide dans le couloir, décidée à aller voir s’il n’était pas au terrain de basket par le plus grand des hasards. Je réfléchissais à ce que je lui dirais si tel était le cas, songeais qu’il allait peut-être me trouver collante ou bien ne pas apprécier que je le dérange inopinément, quand je fus percutée de plein fouet et valsais en arrière, perdant l’équilibre sous la violence de l’impact.

La chute fut douloureuse pour mon arrière-train et je grimaçais légèrement en dardant sur celui qui n’avait pas fait attention où il allait un regard agacé. Ce dernier fixait le sol d’un air affligé et, suivant son regard, je remarquais que mes feuilles de cours s’étaient mélangées aux siennes dans la chute. Ce n’était vraiment pas de veine, il allait falloir les trier, les vérifier pour s’assurer que je n’embarquais pas certaines à lui et vice et versa. Je poussais un soupir, désabusée, quand une main apparut devant mes yeux. Levant les miens, je reconnus le jeune homme et saisissais sa main secourable pour me relever tandis qu’il me présentait des excuses.

- Pas grave, répondais-je. J’avais la tête ailleurs moi aussi.

J’esquissais une moue dépitée, devant renoncer à aller au terrain de basket à présent. D’un autre côté, je me disais que c’était peut-être un signe du destin, qu’il était écrit quelque part que je ne devais pas chercher à le revoir mais attendre sagement qu’il se manifeste. J’étais contrariée à l’idée qu’il puisse se dire la même chose de son côté. Si tel était le cas, je n’étais pas prête de le revoir ! M’ébrouant l’esprit, je baissais les yeux sur les feuilles éparpillées qui jonchaient le sol et déclarais en m’accroupissant :

- Y a plus qu’à trier maintenant !... Tu étais à quel cours au juste ?... Je m’appelle Isaline et toi ?

Fiouf, c'est rassurant, elle ne m'en veux pas ! Tant mieux, au moins je n'aurais pas de représailles dés mon premier jours de cours. Quoi que, ça m'est déjà arriver... Pourtant je ne suis pas si tête en l'air mais on va dire que je peux très vite partir à des milliers d'années lumière, dans mes pensées quoi, et ne plus faire attention à ce que je fait, ça peut être très ennuyeux dés fois...

Je soupire discrètement et la tire pour qu'elle se relève, je lui souris et m'excuse encore une fois... Bon, maintenant ça m'apprendra à faire attention où je mets les pieds, la prochaine fois je regarderais devant moi pour éviter une autre catastrophe comme celle-ci. Je regarde nos feuilles de cours, et bien on va pouvoir triller toutes ces feuilles de cours pour éviter de se tromper en prenant un tas.

Je m'abaisse à mon tour et jette un coup d'oeil à la jeune femme. Non, non elle ne m'interresse pas ! De un, je suis en couple et fidèle, de deux, les femmes ne m'attirent pas, même si j'admets qu'elle est jolie -Elle ne m'attirent pas mais ce n'est pas pour autant qu'elle me répugne.

- Je sors juste de mathématiques, et toi ? Tu étais dans quel cours ? ... Moi c'est Tomas, enchanté de te connaître, même si je crois qu'on aurait préféré tout les deux se connaître dans d'autres circonstance. Je suis vraiment génê de ce qu'il vient de se passer

Je triais les feuilles une à une, les empilant déjà sur deux tas bien distincts quand il s’agenouilla à son tour pour m’aider à retrouver nos feuilles respectives. Par-dessous mes cils, je lui jetais un regard. Sans être mon type d’homme, il était tout de même mignon et ses dreadlocks lui conféraient un charme particulier. Il avait surtout l’air terriblement mal à l’aise de ce qui venait de se produire, c’en était touchant.

- Littérature, répondis-je. Ravie de te connaître également Tomas. Cesse de t’excuser, les incidents, ça arrive et il n’y a rien de cassé. Et puis il parait que les plus belles rencontres sont celles qu’on ne s’attend pas à faire !

J’espérais que cette note d’humour l’apaiserait un peu. Je ne lui en voulais vraiment pas. J’avais tord moi aussi. Si je passais moins de temps à penser à Raphaël, je serais un peu plus attentive à la réalité et je pourrais éviter ce genre de choc. Evidemment, c’était plus facile à dire qu’à faire.

- Tu as un léger accent, remarquais-je alors. Du bist deutsch ?

J’esquissais un sourire amical. J’avais appris l’allemand en troisième langue lorsque j’étais en Angleterre, le français étant la seconde. C’était toujours utile de pouvoir s’exprimer dans la langue d’un pays où on partait en vacances. Si je ne m’étais pas trompée, j’étais contente de ne pas être la seule Européenne et curieuse de savoir ce qui l’avait amené à fréquenter K-U. Mais d’abord, finir de ramasser les feuilles !