La douceur n'est pas la même pour tout le monde [PV ecchi-se

Étendue sur un lit se trouvait une jeune femme à la chevelure d'une couleur peu commune. Les yeux clos, ses doigts fins étaient croisés reposant sur sa poitrine qui était animé d'un faible mouvement régulier - signe qu'elle était en vie et respirait toujours. Ce n'était pas ce petit air paisible qui orne les visages des gens heureux qui habillait ses traits, mais plutôt une mine triste et malheureuse. Ses pensées allaient et venaient, la déchirant toujours un peu plus. Leurs regards, leurs gestes, les mots qu'ils avaient employés... tout lui revenait sans cesse. Que ce soit ceux d'Estéban ou du directeur. De toutes manières, les deux avaient posés les mêmes gestes, seulement de manière légèrement différente. Tous deux lui avaient arracher une chose qu'elle avait cru avoir perdu et maintenant, lui en restait-il ? Ou elle était réellement vide maintenant ? Qu'une enveloppe de chair sans essence, sans personnalité ni rien qui ne lui appartienne. N'était-elle qu'une poupée entre les mains des gens qui s'amusaient à lui faire mal, à lui montrer que tout son désespoir n'est rien comparé à ce qui l'attends ?

Une fine larme d'eau salée coula le long de sa joue blanche, étirant en une ligne noire son maquillage qui pour une fois était léger. Les deux couleurs contrastant tout en la représentant à merveille. La pureté ayant été souillée par l'obscurité. D'un geste lent, presque douloureux, son index vint frôler la dite larme pour la faire disparaître, ne lui donnant pas de raison valable d'être. Au moins, personne ne pouvait la voir durant ce petit moment de faiblesse, après tout, elle avait sa chambre pour elle seule pour le moment et puis Min l'avait laissé seule pour ce soir. Peut-être était-ce mieux ainsi, depuis ce fameux soir, il y avait un malaise entre eux deux. Quoi de plus normal, comment pourrait-elle le regarder en face après qu'il ait assisté à son viol, impuissant, ne pouvant rien faire pour l'aider ? C'était plutôt difficile. Lasse et totalement déprimée, Elyzabeth finit par se lever, ouvrant les yeux pour poser son regard vide sur le mur se trouvant en face d'elle.

Même cette pièce semblait morne, n'ayant pas pris le temps de la personnaliser, n'y voyant pas l'intérêt ni l'envie. Un frisson parcouru son corps frêle qui n'était vêtu que d'une très légère robe d'été blanche. Ses bras et ses jambes trop écorchés, meurtris, couverts de plaies et de bleus étaient exposés aux yeux de tous. Chose étonnante, mais depuis peu, elle se fichait encore plus des autres. Ne leur accordant même pas une pensée, restant cloîtrée dans cette chambre, à l'abri des regards et des gestes qui ne devraient pas être posés. Quelques pas, puis elle s'arrêta devant sa commode, y prenant une veste de laine blanche qu'elle enfila. En mettant sa main dans sa poche, elle y trouva un petit sachet contenant ce qu'elle cru être des aspirines. Elle prit ses clés et décida de sortir sans but précis, sinon celui de changer de décor... de changer d'air.

C'est en silence et avec la plus grande discrétion qu'Audrey sortit des dortoirs puis finalement de l'établissement. Elle n'avait croisé personne en chemin, sauf une jeune fille qui avait semblé plus excitée qu'une puce en entrant dans les dortoirs masculins. Un léger sourire de satisfaction franchit ses lèvres une fois à l'extérieur. Bien qu'elle était morte de peur à l'idée de se promener toute seule la nuit, la jeune femme avança sans but précis. Appréciant la sensation que lui offrait l'herbe fraîche sous ses pieds nus, elle n'avait même pas pensé à mettre des chaussures. Comme toujours, seule sa solitude l'accompagnait, lui tenant compagnie à sa manière. Ses idées noires ne cessaient de la hanter, la frappant de l'intérieur, la tuant toujours un peu plus. Ses lèvres et son menton tremblaient à un rythme irrégulier, les larmes inondaient son visage, les bras croisés sur sa poitrine, elle avait planté ses ongles dans ses bras. Espérant qu'ainsi la douleur changerait de place, mais cela ne changeait pas grand chose.

Sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte, l'étudiante arriva à la plage. La lune régnant en seule reine sur la voute céleste, accompagnée de ses fidèles étoiles qui tentaient en vain de lui voler la vedette. Le tout miroitant dans la tranquillité de la mer qui était à peine animée de quelques petites vagues. Depuis un moment déjà, elle avait l'impression que son crâne allait exploser et elle se rappela du sachet qu'elle avait dans la poche. C'est donc avec empressement qu'elle le prit, n'en prenant que deux. Elle continua à avancer, ses sanglots se fondre dans la plage, le sable frais devint bientôt des planches de bois. Un petit pont avançant dans la mer, comme pour lui montrer le chemin à suivre. Comme les pilules n'avaient pas un grand effet, Hayley prit les trois autres qui restaient dans le sac. C'est mauvais pour la santé ? Ça lui était bien égal, même que c'était merveilleux. À quoi servait sa vie ? À faire plaisir aux obsédés pervers qui aiment violer les adolescentes ? Si c'était le cas autant mieux en finir...

Elle avait échoué la première fois, mais celle-ci serait la bonne. Les cachets qu'elle avait pris commençait à lui donner le tourni, sa vue était devenue trouble et pas à cause des larmes. Si elle se jetait dans la mer, personne ne la retrouverait jamais avec un peu de chance. Elle eut un petit pincement au coeur en pensant à son ami qu'elle quitterait à tout jamais de cette manière... mais elle se dit qu'il comprendrait et vivrait sûrement mieux sans elle. Il commença à faire étrangement chaud alors qu'elle continuait à avancer, alors elle retira sa veste qu'elle laissa choir au sol. Après tout, là ou elle allait, elle n'en aurait pas besoin. Ely n'aurait plus besoin de rien, elle serait tranquille à jamais, plus personne ne pourrait lui faire de mal... Elle serait enfin libre....

Ses souvenirs si douloureux ne la suivraient certainement pas jusque là non plus. Son esprit serait enfin libéré de toutes ces choses. C'est avec toutes ses pensées en tête qu'elle arriva enfin à la fin du petit pont. Il était plutôt long, ça devait être profond ici.... Lentement, elle ferma les yeux, murmura des excuses ainsi qu'un triste adieu en pensant à Min, sachant très bien qu'il n'entendrait jamais ces mots, puis elle se laissa tomber dans ces eaux noires. Espérant y trouver ce qu'on lui avait jusqu'ici refuser; la douceur du bonheur qui en ce moment, représentait la mort à ses yeux.

Quelle journée Magnifique! ou plutôt, quelle soirée, me direz vous? Bah je devrai en fait vous répondre : Les deux! Eh ouais, la journée qui s'achevait pour Alex avait était une de ses journées sur la plage tout simplement trop agréables, accompagnés de ses potes, de quelques dizaines de filles, et du sport le plus classique dans des circonstances comme celles-la : Le Beach-Volley!

En effet, le jeune prof était un amateur de ce sport, non pas parce qu'il y était bon (Il était moyen, mais encore à un bon bout d'être considéré comme "bon), mais parce que ça lui permettait de mater subtilement les filles qui se promenaient autour du terrain. Et la, ne venez pas me dire que ce n'est pas tout les mecs qui font ça et que Notre cher Ruru était vraiment unique dans sa perversité! Non mais, faut pas se mentir dans la vie hein?

Donc voila un peu sa journée en résumé. Mais bien sur, comme d'habitude, et comme en toute situation normale non-pré-apocalyptique, le soleil commençait à chuter à l'horizon et à faire place au soir et éventuellement à la nuit. Eh oui, faut s'y faire, le jour n'est pas éternel, et il faut bien dormir un moment donné... quoi que des fois ont dort pas vraiment, surtout dans le cas d'Alex, Mais bon... Passons à un autre sujet!

Le jeune homme avait prit quelques instants pour aller se chercher une petite crème glacée à une crèmerie non loin de la plage. Merci à la température vraiment magnifique, la fille était plutôt longue, et testait la patience du jeune Alex, qui se consolait tout de même par la présence d'une bande de filles aux quelles il devait donner 20 ans. Vraiment, vu leurs tenues et les regards qu'ils lançaient au jeune homme, elles semblaient vraiment pressées de se reproduire!

Ceci étant dit, Ceci étant fait, Ze Ecchi Sempai retourna en direction de la plage, profiter des quelques heures qui lui restaient avant de se reposer et se préparer pour une autre superbe journée de cours de Sexualité, le tout en mangeant sa bonne vieille molle marbrée aux noix (pas de mauvaise blague hein!)

Le jeune homme souriait encore à en faire déchirer son visage (bon, peut-être pas autant!). Il était rare que le jeune homme ne soit triste, et là, c'était un des cas communs où son nyappyisme (C.f. Lexique : Joie et Bonheur) se répandait partout autour de lui grâce à sa démarche interrompu de plusieurs mouvements de break-dance. Il avait beau être tout seul sur la plage, il était quand même toujours temps de danser et de se laisser aller! En plus, rien ne pouvait arriver de négatif en cette magnifique soirée! En tout cas c’est ce qu’il croyait, jusqu’à ce qu’il aperçoive quelqu’un qui semblait prêt à se lancer en bas du pont qui faisait ombre à l’eau de la plage.

C’était une fille, en plus, il avait l’impression de l’avoir déjà vue. Peut-être une élève du lycée? Enfin bref, l’important, c’est qu’elle allait vraiment se lancer en bas! Alex partit à la course sur la plage pour sauver la jeune fille de... de... en fait, pour sauver la jeune fille d’elle même. Ses pas nus déplaçaient le sable à une grande vitesse, et bientôt, le jeune homme plongeait dans l’eau et se mit à nager en crawl à s’en défoncer les bras et les jambes. lorsqu’il eut enfin la bonne idée de regarder vers le pont, la jeune fille s’était déjà lancée, et elle se dirigeait droit sur le prof d’éducation sexuelle! Le jeune homme prit tout son courage à deux mains, et lorsque la fille fut assez proche de l’eau pour pouvoir être attrapé, Ruru à la rescousse s’élança le plus possible hors de l’eau, les deux bras vers la jeune fille qui chutait à une vitesse folle...

ET L’ATTRAPA! Par contre, Alex l’attrapa trop tard et la jeune fille allait quand même subir un grand choc, et Alex allait couler avec elle! Le jeune homme mit tout ses muscles en branle, et réussit à exécuter un 180 à l’horizontale, se retrouvant maintenant en-dessous de la fille, qu’il repoussa dans les airs avant de chuter dans l’eau, de laquelle il ressortit une seconde et demie plus tard. En sortant de l’eau, le jeune homme ne fit qu’entendre le son de la chute amortie de la pauvre fille, qu’il alla chercher à peine un mètre en dessous de l’eau.

La fille, qu’il reconnu comme Hayley, la Rédactrice en chef de la Kiss University, semblait avoir perdue connaissance et entrée dans une torpeur. Alex La sortit donc de l’eau encore une fois le plus vite qu’il pouvait, et lui fit le bouche à bouche pendant à peu près 10 secondes, ce qui lui valut un bon jet d’eau dans l’oeil droit, ce qui le fit tomber sur le derrière. Lorsque Ruru se releva et regarda la jeune fille qui était maintenant étendue sur le sable fin de la plage, il vit que celle-ci était entrain de reprendre conscience. Il essaya donc de lui parler, en espérant qu’elle lui réponde.

« Ca va aller? Je m’appelle Alex-Haeru DeVilleneuve, je suis professeur à la Kiss, vous êtes entre de bonnes mains! » Dit le prof avec un grand sourire.

C'est les larmes aux joues, le coeur déchiré mais l'esprit presque tranquille qu'elle ferma les yeux. Croyant que jamais plus elle ne les ouvrirait et que sa dernière image de ce monde allait être cette lune majestueuse entourée de ses pâles copies miniatures. Que cette douce brise marine serait la dernière qui viendrait se glisser sur son visage pour se perdre dans sa chevelure flamboyante. Elle serait libérée, plus jamais elle n'entendrait parler de Jacob, d'Estéban ni même de l'autre. On ne lui ferait plus subir ces atrocités, on ne la toucherait plus, on ne pourrait plus la briser... Comme la mort semblait douce et agréable, si désirable comparé à cette vie merdique ou l'on se fait violé au moins une fois par année ou presque ! Sa malchance en était presque tirée par les cheveux, en plus, ce n'était pas comme si elle avait été jolie. Loin de là ! Ely se trouvait trop extravagante pour être classée parmi les belles filles, trop différente, mais c'est ainsi qu'elle se sentait "bien". Enfin, si l'on peut dire, on parle tout de même d'une jeune femme qui se déteste et tente de se donner la mort pour une deuxième fois en une seule année !

Croyant que cette fois-ci serait la bonne, Ely se tourna lentement, comme si chaque mouvements qu'elle exécutait allait changer quelque chose alors que pas vraiment. Tournant maintenant le dos à l'eau, l'étudiante recula d'un petit pas pour ensuite se laisser tomber dans le vide. Quelques secondes à peine s'écoulèrent, cependant, elles lui semblèrent être des années. Puis, elle fut surprise de ne pas sentir le contact dur et brutal de l'eau contre sa peau, mais plutôt quelque chose de petit et beaucoup moins violent. Audrey n'eut pas le temps de comprendre que le choc tant attendu quoi qu'amoindrit vint lui claquer la peau. Contrairement à une personne normale, elle ne tenta pas de se débattre pour remonter, ne chercha pas à avoir de l'air, mais plutôt à ne plus en avoir ! Les yeux maintenant semi-ouverts, la dernière chose qu'elle vit avant de sombrer fut une silhouette sûrement humaine qui s'approchait, à son plus grand malheur, à travers les eaux troubles...

Son petit moment d'inconscience restera à jamais graver dans sa mémoire tout comme son précédent. Non, elle n'y a pas retrouvé les membres de sa famille qui aurait décédé avant elle... Après tout, Hayley est orpheline et n'a jamais eu d'informations sur ses parents, n'ayant jamais eu l'intention d'en avoir. Ne voyant pas pourquoi elle chercherait à se meurtrir encore, surtout à cause d'inconnus, encore une fois. Elle n'a pas non plus vu toute sa vie défilée devant ses yeux, heureusement, car c'était pour ne pas vivre ce genre de chose qu'elle souhaitait la mort ! La journaliste n'avait pas non plus traversé ce tunnel de lumière dont il parle dans les film... Ça avait été beaucoup plus simple, moins théâtral me direz-vous. Il n'y avait eu que ce sentiment de soulagement, de paix, comme si tout était enfin terminé. Tout était resté noir dans son esprit, vide pas un son, sauf peut-être ce rire cristallin qui avait été sien alors qu'elle était encore une enfant pure et innocente... Dieu que ça faisait longtemps ! Tout avait été si simple à cet âge, avant que Jacob ne montre son vrai visage et ne commence le bal...

En ce moment précis, elle se sentait légère comme à ces moments-là. Elle avait réussi ?! Vraiment ?! Hélas non, cela aurait été trop beau ! Trop gentil ! Trop merveilleux ! Sans qu'elle n'en ait conscience, elle fut ramenée au bord de la plage. De l'air lui fut offert de force, la faisant revivre encore une fois alors que tout ce qu'elle demandait était le contraire. Ely recracha l'eau qu'elle avait ingurgité et toussota un peu avant de reprendre, très tranquillement, connaissance. C'est avec horreur que ses yeux de miel reconnurent les lieux, comment se faisait-il qu'elle soit ici ?! Elle avait encore échoué ?! C'était une blague, non ? Les cieux lui avaient été refusés et elle se retrouvait en enfer ? Cette réponse aurait tout de même été plus acceptable que la première !

Toujours étendue sur le dos, Audrey n'avait pas encore remarqué l'homme qui se tenait à côté d'elle. La chair de poule couvrit son corps suite à une petite brise qui vint caresser sa peau mouillée à cause de sa baignade malheureusement non-mortelle. S'appuyant sur ses coudes, elle se releva lentement pour finalement s'assoir, les jambes allongées devant elle. Plein de sable était venu se coller contre ses vêtements, sa peau et ses cheveux. C'est donc avec des mouvements lents et las qu'elle commença à en dégager ses bras. Comment avait-elle pu faire pour se rater cette fois-ci ? La réponse ne tarda pas à se faire entendre d'elle-même. Soulignant à la jeune femme qu'elle n'était pas seule. Il va sans dire qu'elle sursauta lorsqu'elle entendit une vois qui lui était inconnue et qu'elle recula de presque un bon mètre lorsqu'elle releva les yeux pour les poser sur ce qui s'avérait être un homme.

Autant elle avait peur de lui, comme de presque tous les autres en fait, autant l'envie de lui crier dessus et de le gifler la démangeait de l'intérieur. Qui était-il pour décider qu'elle devait vivre ? Il ne la connaissait pas et ne connaissait pas ses raisons. Alors, il n'avait aucun droit sur sa vie et encore moins sur sa fichue mort ! Sa première réponse se fit muette, un simple regard foudroyant, signifiant tout son désaccord dans l'acte qu'il avait commis. Parce qu'il pensait vraiment qu'elle allait sourire, le remercier et lui faire un gros câlin ? Pffffff ! Loin de là ! Ses jambes se replièrent sur elles-même, puis ses bras vinrent les entourés. Les larmes recommencèrent à couler sur ses joues, va savoir si c'était de tristesse ou de rage. Ne souhaitant pas être vu alors qu'elle pleurait, Elyzabeth cacha son visage derrière ses genoux, comme si cela allait vraiment changer quelque chose !

-" Pourquoi... ? "

Sa voix cassée par les sanglots avait été basse comme si ce n'avait été que le murmure du vent. Un simple mot, si petit et si simple, mais si lourd de sens dans ces circonstances et ainsi dit. Pourtant, elle n'arrêtait pas de se le demander. Puis, après une bonne vingtaine de pourquoi murmuré d'une petite voix, Hayley remonta doucement son visage, essuyant au passage les rivières de larmes qui inondaient son visage si pâle. Son regard habituellement vide brillait de cette petite flamme pourtant éteinte qu'est celle du désespoir, tout en étant teintée de rage.

-" NON, ÇA NE VA PAS ! POURQUOI AVEZ-VOUS FAIT ÇA !? QUI ÊTES-VOUS POUR FAIRE ÇA ?! "

Son murmure larmoyant s'était transformé en cri de colère. Il n'allait pas apprécié ? Elle y était habituée. Qu'allait-il faire ? Lui crier dessus lui aussi ? La frapper ? Être aussi extrémiste qu'Estéban et la violer ? En ce moment, elle n'en avait que faire. Un de plus, un de moins. Ne servait-elle pas qu'à cela après tout ? Peut-être aussi, allait-il se lever et quitter sans plus. La laissant seule avec sa malheureuse tentative ratée. Au moins, celle-ci ne laisserait pas de marque physique comme la dernière qui semble bien décidée à rester ancrée sur ses poignets.

-" Vous aussi ... vous allez profiter de mes faiblesses ? Prendre mes non pour des oui ? Pourquoi... ? Pourquoi ne m'avez-vous pas laissé mourir ? "

Ses cris étaient redevenus cette petite voix craintive habitée par la tristesse et le mal de vivre. Ses sanglots avaient recommencés, ses yeux remplis de larmes s'étaient posés quelques secondes sur le professeur pour rapidement revenir à ses pieds. C'était la première fois de toute sa vie qu'elle parlait de ses viols à quelqu'un d'autre que Min, bien qu'elle n'en aie pas parlé ouvertement et ne les aie que sous-entendus. Alex ne se douterait sûrement pas de l'étendu de l'histoire et même s'il le faisait, elle s'en fichait. En ce moment précis, elle était perdue, complètement perdue... Même la mort ne voulait pas d'elle... et la crainte qu'il ne fasse comme son dernier "sauveur" la dévorait rageusement de l'intérieur. Autant mieux en avoir le coeur net maintenant alors...

(dsl, imprévu, j'fait ça vite et je part ^^')

Eh oui, le sauvetage miracle d'Alex avait été une réussite... en fait, non, peut-être pas encore, car son sauvetage l'emmenait vers une autre catastrophe. Cette fois-ci, il devait prendre sur lui qu'il venait de sauver une jeune fille suicidaire, qui voulait RÉELLEMENT mourir, contrairement à la plus part des tentatives de suicides qui ne sont qu'un attrape-nigaud, une manière particulière d'obtenir de l'Attention, et peut-être, avec un peu de chance, de l'amour...

Donc oui, bref, ce sauvetage miracle était rapidement tourné au sauvetage Désastre, et il semblait bien qu'Alex avait besoin d'avoir de très bons arguments, car la pluie d'injures qui lui tombait dessus demandait une réponse dure à donner à quelqu'un qui était désespérée de la vie... Non mais merde, celle la, elle n'allait pas être facile... Décidément, cette Hayley avait vraiment sale caractère...

La jeune dame lui demanda "pourquoi?". Un pourquoi que Alex avait interprété comme la phrase "pourquoi m'avez-vous sauvée?". Ce mot-Phrase aurait pu être bien sympathique à Alex, si seulement il n'était pas accompagné de ce ton rempli de souffrance et de peine, de cette difficulté à parler à cause d'un trop plein de mauvaises émotions. Cette Mauvaise énergie parcourut le dos d'Alex à une vitesse incroyable. Il essaya de lui répondre, mais dès que le premier "p" de sa réponse fut prononcé, le jeune prof fut coupé par un autre excès de rage de la pauvre jeune fille...

"Qui je suis pour faire ça?... Je suis quelqu'un qui aime la vie... Et Quelqu'un qui veut que son entourage aime la vie autant que lui..."

Puis, les mots qu'il entendit après ceux qu'il avait prononcé allaient changer toute sa compréhension de la situation.... Profiter de ses faiblesses? Quelqu'un avait profité d'elle? Ou Bien est-ce qu'elle avait été... Violée? Si c'était le cas, ce serait une très bonne raison de ne pas faire confiance à un mec que certain élèves surnommaient Ecchi-Sempai...Le regard du jeune prof avait changé. Son sourire était toujours la, mais ses paupières avaient tombées dans un cran, lui donnant un regard quasi-maternel. Son corps s'était détendu et ses réflexes s'étaient tous abaissés. Il n'avait aucune crainte d'une autre tentative de la jeune fille, en tout cas, pas sur le moment. Elle n'en avait plus la force de toute façon... Alex laissa donc aller son instinct et prit la jeune fille très doucement dans ses bras, l'enveloppant dans son étreinte chaleureuse.

"Non, je ne suis pas venu vous faire de mal...Je suis venu aider la vie en vous, et si vous voulez, après que vous vous serez remit sur pieds et que vous m'aurez promit d'essayer d'aimer la vie, je disparaitrai de celle-ci à tout jamais..."

Est-ce que Alex allait regretter ses paroles? il espérait que non, et souhaitait de tout son coeur que la jeune fille les prennent sérieusement, sans quoi elle allait assurément faire une rechute et la... Alex ne pourrait surement pas la sauver...

C'est une véritable tempête d'émotions qui se déchaînait dans la pauvre tête de la jeune fille complètement désespérée. Elle lui en voulait de l'avoir "sauver", après tout, il ne l'avait pas vraiment aider en l'empêchant de mettre fin à ses jours. Non, il n'avait fait qu'allonger son calvaire et devrait avoir une bonne raison !! Parce que sinon, ce n'était pas de la vie de Audrey qu'il faudrait qu'il se soucie, mais de sa propre vie ! Sa réponse fut celle que bien des gens offrent en de telles circonstances... Mais qu'est-ce qu'ils ont tous ces gens à "aimer" la vie et vouloir que leur entourage la vive ! Et puis, elle ne faisait pas partie de son "entourage" comme il le disait. Ils ne se connaissaient pas, sinon par leurs noms, après tout, tout le monde connaissait Hayley grâce à son poste au journal, mais elle aussi connaissait tout sur tout le monde à cause de cette tâche...

En fait, bien qu'elle ne sache tout et tous, la journaliste n'avait tissé de lien avec personne d'autre que Min. Incapable d'accorder sa confiance ou même un minimum d'affection aux autres, craignant qu'ils ne la trahissent eux aussi. Donc, mis à part le Coréen, personne n'aurait de raisons qui auraient peut-être la chance d'être valable à ses yeux pour la sauver. Qui pourrait lui dire qu'elle lui manquerait si jamais elle décédait ? Personne, elle n'avait pas de famille non plus après tout. Sa vie tout comme sa mort n'auraient aucun impact puissant sur la Terre, elle serait comme ces gens qui s'éteignent seuls au monde. Vous savez, c'est quelques personnes dont vous n'avez jamais entendu parler et dont vous ne vous doutez même pas de l'existence. C'est ainsi que l'orpheline considérait son suicide, à quelques détails près, comme une fine goutte d'eau venant se noyer dans l'océan immense.

Hayley préféra ne rien ajouté sur cette raison qui n'avait pas tellement de fondement à ses yeux et changea de sujet en lui demandant, craintive, s'il n'allait pas faire comme les autres. Ses yeux remplis de larmes se reposèrent sur ses pieds nus qui étaient toujours bien ancrés dans le sable fin de la plage. Puis, un bruit sourd lui parvint, elle ne leva pas pour autant le regard. Se disant que le professeur devait se lasser de sa compagnie déplaisante et souhaitait aller ailleurs pour s'amuser un peu. Si ça aurait été vraiment le cas, l'étudiante ne lui en aurait pas voulu. Après tout, elle-même ne resterait pas avec sa personne plus longtemps si elle en avait le choix. Cependant, Alex ne la laissa pas seule avec son désespoir, venant plutôt la serrer dans ses bras lui offrant ainsi une étreinte chaleureuse, chose qui surpris la jeune femme, la faisant légèrement sursauter au premier contact.

Son coeur manqua à son devoir l'espace d'une seconde, puis se remit à battre à une cadence un peu plus rapide. Sur le coup, elle eut envie de lui crier de la lâcher, de ne pas la toucher. Mais, elle ne le fit pas. Pourquoi ? Parce que s'il avait vraiment envie de faire comme Jacob, Estéban et son ancien directeur ne l'avait fait avant lui, elle serait une fois de plus impuissante. Ses cris ne changeraient rien, ses coups portés pour se défendre non plus... Avec le temps, Hayley s'était résigné. Elle ne servait qu'à cela de toutes manières, alors autant mieux se taire et rester immobile... attendre que ça ne se termine et espérer que ce soit rapide. Voilà tout ce qu'elle pouvait faire en de telles situations. Son corps s'était légèrement raidi, son souffle était plus court... Les quelques secondes qui passèrent avant qu'il ne dise quelque chose lui parurent être des années.

Il tenta de la rassurer en disant qu'il ne lui ferait aucun mal et qu'il ne voulait que l'aider. Il voulait aider "la vie" en elle, non non, il n'y avait pas de vie en elle. Elle n'était pas enceinte et considérait sa propre personne comme une enveloppe charnelle vide. Il n'y a donc aucune étincelle enchantée ou magique ou ce que vous voudrez de vivant là-dedans ! Haeru voulait donc l'aider à aller mieux pour ensuite l'abandonner ? À quoi bon ? Elle ne s'attacherait pas à une personne et ne lui accorderait pas sa confiance si elle sait déjà que cette personne la quittera sans regrets dans un avenir incertain ! Cela ne lui ferait que plus mal rendu à ce moment !

-" Pourquoi voudriez-vous m'aider... si c'est pour me laisser tomber de toutes manières ? Pourquoi accepterais-je votre aide, alors que tout le monde vous traite de pervers... mais aussi, que vous me feriez plus mal au final, si jamais j'en viendrais à vous considérer comme un ami et que vous disparaissiez de ma vie ? Ce que vous dîtes ne fait pas tellement de sens... "

Elyzabeth avait légèrement tourné la tête vers son interlocuteur, de manière à ce que son petit filet de voix qui ressemblait plus à un murmure triste ne se rende correctement à lui. Les larmes ne coulaient plus le long de ses joues, elle s'était légèrement calmé ou du moins, tentait d'avoir l'air plus calme... même si son coeur battait encore rapidement et que cette crainte l'habitait toujours.

(Merde j'me sens vraiment nul dans ce genre de RP sentimental >.<)

Eh bien, sympa ça comme situation... Alex se sentait maintenant comme une vraie triple merde, un boulet, ou même l’ancre qui retenait Hayley à la vie contre son propre gré. Lorsqu’il vit la jeune femme pleurer. Il voyait que, même malgré la douceur de l’étreinte que ses bras offraient à la jeune femme, celle-ci demeurait toujours inconfortable, sur ses gardes, submergée par le malheur.
La situation commençait donc à être difficile même pour Ruru, qui tentait, de son mieux, de donner de l’affection à Hayley. Vous savez, cette espèce d’Énergie chaleureuse qui fait qu’on se sent bien?...

Comment Avait-il remarqué l’inconfort de la jeune femme? Eh bien, du moment qu’il avait prit celle-ci contre son corps, son coeur avait commencé à battre, ses mains tremblaient, mais ce n’était pas de l’amour, loin de la. Son visage était déffiguré par cette peur, qui se retrouvait maintenant mélangée au désespoir...

Cette situation était surement la plus difficile que Alex ait vécu de toute sa vie si on parlait du point d'aider quelqu'un en totale dépréssion qu'il venait de sauver d'un énième suicide pré-médité. La pauvre Hayley pleurait tellement qu'elle ne prendrait pas de temps à faire tomber autant de larmes qu'il n'Y avait de gouttes d'eau dans la mer. Son corps semblait entrain d'éxecuter un vidage sanitaire, comme pour se purifier de quelque chose - Probablement ces horribles émotions et souvenirs qui avaient menées cette très jeune adulte à se suicider - ou plutôt à essayer... Mais, quelle était cette raison?

Et surtout... pourquoi est-ce qu’elle avait à ramenner le fait que tout le monde ou presque dans l’école appelait ruru « le prof pervers » ? Comme si c’était le moment après tout hein? Non mais, les jeunes de nos jours...

« Écoute, je suis désolé, je me suis mal exprimé... Bon premièrement, les gens m’appellent ecchi-sempaï, ouais, mais c’est pas nécessairement en négatif, mais en même ces gens ne me connaissent pas tous, donc la on peut pas vraiment se fier à ce surnom pour me connaitre... Et puis, bon, je t’ai dit ça parce qu’il existe des gens qui auraient préféré ça... Se confier à un oiseaux qui s’envolerait, disparaitrait en emportant ses mauvaises émotions, tu comprends?... Mais si tu serait plus à l’aise ainsi... Je pourrait rester à tes côtés, t’aider à te remonter tranquillement, et pt’être mettre un peu de joie dans ta vie, hein? Ce serait contre moi de te laisser aussi triste, de te laisser à toi seule en proie à tes sentiments... »

Que de belles paroles hein? Eh bien, pour une fois que Ruru y croyait réellement... Il n’allait pas laisser la pauvre Hayley la, dans cet état, hein? Quand même, faut pas le sous-estimer l’Haeru. Le jeune homme posa sa main droite sur la joue d’Élyzabeth, et emmena doucement la tête de la jeune fille sous son cou, caressant les cheveux de celle-ci, et murmura à son oreille :

« Ne t’inquiète pas, je ne te ferai pas de mal. Même si je suis supposément un idiot, je ne suis pas méchant... » Lui dit-il, la gardant dans ses bras, dans une étreinte sécurisante, espérant pouvoir rassurer la pauvre Hayley...

La jeune femme, complètement désemparée, doutait de ce que disait le professeur. Après tout, il était surnommé ''Ecchi-sempai'' et elle avait particulièrement peur des hommes en général… Surtout lorsqu’ils avaient une telle réputation. Il faut dire que son passé ne l’aidait pas en ce qui concerne la gente masculine ! Lentement, l’orpheline avait pris le dessus sur elle-même, tentant de contenir un minimum ses larmes. Chose qu’elle avait réussi avec le temps, quoiqu’elle reste toujours craintive et méfiante vis-à-vis de l’homme. Son statut de professeur ne changeait pas grand-chose à ses yeux, après tout, le dernier à avoir abusé d’elle avait bien été son directeur ! Hayley lui demanda pourquoi elle devrait accepter son aide, soulignant que ce qu’il disait n’avait pas tellement de sens à ses yeux. Ely ne comprenait pas pourquoi elle accepterait son aide, si au final, elle s’attachait à lui pour qu’il la laisse tomber ! Déjà qu’elle restait méfiante vis-à-vis des gens et ne s’attachait à personne, sinon Min… Comment ferait-elle pour accorder sa confiance à un inconnu, un homme surtout, alors qu’elle savait qu’il finirait par disparaître dans la brume ? Donc, elle en reviendrait au même point que ce soir et tous ces efforts seraient portés en vain… Pourquoi donc l’empêcher de mourir alors ? Si ce n’est que pour repousser son désir à plus tard. Même si encore maintenant, l’envie de mourir ne l’avait pas quitté et l’habitait toujours. De toutes manières, elle se considérait déjà comme une morte… Simple enveloppe de chaire vide de toute essence…

La journaliste prit une profonde inspiration avant de venir passer une main sur son visage, l’essuyant un peu par la même occasion. Une fine couche de noire se retrouva sur sa main, vestige de son maquillage qui avait coulé avec ses larmes. Elle releva finalement son regard teinté de ce désespoir poignant et osa finalement le plonger dans celui de son interlocuteur. Tentant d’y trouver réponses à ses questions qui étaient restées sous silence, de savoir s’il était sincère en disant qu’il ne lui ferait rien et beaucoup d’autres choses. Ruru ouvrit finalement la bouche pour répondre à ses questions précédentes. Étonnamment, il ne semblait pas mentir et avait l’air d’être plutôt sincère dans ses propos. Audrey sourcilla légèrement, s’attendant toujours à une quelconque mauvaise intention cachée quelque part. Elle tressaillit lorsqu’il leva la main, s’attendant à ce qu’il ne la frappe ou autre du genre. Son cœur rata un battement au contact de sa paume contre sa joue. Une lueur de peur vint se mélanger au mal de vivre dans ses yeux, mais elle se laissa tout de même faire. Comme dit plus haut, elle s’était résigné et ne se débattait plus depuis le temps. L’orpheline sursauta encore une fois, lorsqu’Alex vint murmurer quelque chose à son oreille, ne s’attendant pas à ce genre de chose. En fait, elle s’attendait pas mal à tout sauf ça…

Ce qu’il lui dit lui arracha un mince sourire et elle se contenta d’un petit hochement de la tête pour souligner qu’elle avait compris. C’est étrange comment elle se sentait… Mal à l’aise, toujours habitée par la peur, mais en même temps… Hayley se sentait presque bien et presque en sécurité. Je dis bien presque ! Une fine larme vint couler le long de sa joue, il faut dire qu’elle se contenait depuis un petit moment déjà… Lentement, elle finit par fermer les yeux, abandonnant peut-être son combat contre le sommeil. La journée avait été longue et la soirée riche en émotions fortes qui la tiraillaient encore de l’intérieur. Elle avait la chair de poule, quelques frissons s’amusaient à parcourir son corps, après tout, elle était toujours vêtue de ses vêtements mouillés. Puis, tout redevint silence. Elyzabeth était seule dans un lieu qui lui était inconnu, tout était noir, aucun son ne parvenait à sortir de sa bouche, même si elle tentait de crier… La pauvre avait fini par s’endormir dans les bras du professeur, mais était maintenant rongé par un cauchemar. Comme quoi, le rêve n’est pas toujours mieux que la réalité…

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