Les toilettes... l'endroit le plus exotique de l'université. C'est ici que les couples se retrouvent pour copuler à la va vite entre les cours. C'est ici que s'accumule les immondices, capotes, serviettes hygiénique et autres tampons imbibés de sang...encore chaud. C'est ici que certaines personnes règlent leurs comptes de manière... plutôt salissante...(Rappelez vous american history X)
On a la légère(?) impression en entrant là dans les entrailles de cette "cage de puanteur" que tout le côté sauvage de l'être humain vient s'y déchaîner. On peut d'ailleurs en sentir les effluves... un fumet qui n'est pas de la toute première fraîcheur flotte dans l'air... Mélange ignoble de transpiration, d'excrément et autres odeurs pas plus agréables parfument l'endroit avec une étonnante resistance. Hommes comme femmes retournent à l'état primitif pour larguer tous les maux de leur corps dans ces trous magiques.
Certains pensent que les femmes ne vont jamais aux toilettes...
Alors pourquoi y en a t-il parfois tout spécialement pour elles me direz vous? Les plus perspicaces vous répondront qu'elles se servent uniquement des miroirs (oui oui seulement des miroirs) pour des taches hautement intellectuelles... Telles que, se repoudrer le nez, se repasser un coup de gloss et recoiffer leur frange par exemple.
Toujours est il qu'aujourd'hui ce n'était pas vraiment pour se repoudrer le nez que Lucette notre héroïne du jour s'y était rendu, ni pour retourner à l'état de femme sauvage et expulser comme dit précédemment tous les maux de son corps.
Non... C'était plutôt pour évacuer toute l'eau salée de ses yeux.
En réalité les toilettes étaient le refuge habituel de la jeune fille quand des larmes irrépressibles faisaient leur apparition sans prévenir. Une fois de plus, son hypersensibilité inexplicable lui avait joué des tours aujourd'hui. Dix minutes plus tôt au beau milieu de son cours de théorie des arts elle quitta la classe sans explications pour venir se calfeutrer dans les latrines.
Pleurant à chaudes larmes, sanglotant sans retenue elle avait beau essuyer ses joues mouillées rien n'y faisait, le flot de ses larmes redoublait d'intensité et coulait tant et si bien que cela lui brûlait à moitié les joues. Quelques plaques rouges firent leurs apparitions sur son front, ses yeux à force de les frotter se gonflèrent et devinrent également rouges ainsi que ses joues ... Son visage était en feu.
Elle sortit donc afin de se rafraîchir la figure au lavabo. Et c'est en ouvrant la porte qu'elle fut horrifiée de constater qu'elle n'était pas seule. Elle sursauta si violemment qu'elle trébucha puis chuta en arrière, c'est alors que par un réflexe absurde elle posta son bras également en arrière pour se retenir. Hélas mauvais calcul de trajectoire celui ci plongea complètement dans la cuvette des WC. (qui était, soit dit en passant, remplie d'une eau douteuse)