L'espoir fait vivre dit-on ? [pv Lucie]

Épanouie et sereine, voilà comment était Lucie depuis qu’elle avait eu le courage, bien qu’on lui ait un peu forcé la main, d’avouer à Alex, voir même de lui annoncer sa grossesse. Elle se sentait mieux, elle ne stressait plus à l’idée qu’il s’aperçoive de quoi que ce soit et il avait réussi à la rassurer qu’il ne partirait nulle part suite à cette nouvelle. Depuis, ces journées se passait bien mieux et surtout, elle était détendue et ça, même son médecin avait remarquée le changement.

Ce matin, elle se réveilla de bonne humeur. D’autant plus qu’elle n’était pas seule mais elle le laissa dormir. Elle se leva sans bruit pour rejoindre la salle de bain, se doucher et s’habiller mais en sortant de la chambre, elle se cogna contre un carton qui n’était toujours pas déballé. Elle jura intérieurement et vérifia qu’il dormait toujours, apparemment, oui. Elle alla donc à la salle de bain et ôta son pyjama pour passer sous les jets d’eau chaude. Elle n’y resta pas longtemps. Elle sortit de la douche, s’enroula dans une grande serviette avant de retourner dans la chambre.

Cette fois, il était réveillé. Elle le salua, l’embrassa et le laissa occuper la salle de bain alors qu’elle s’habillait. Après avoir enfilé une paire de sous-vêtements, elle opta pour le seul jeans qu’elle arrivait encore à enfiler sans qu’il ne lui serre de trop, un noir à motif argentés. Elle chaussa une paire de botte noire qu’elle ferma au dessus du jeans et pour le haut, elle prit un top rouge mais passa un fin pull noire par-dessus. Elle ne faisait plus en sorte que sa grossesse passe inaperçu, maintenant qu’elle connaissait l’opinion du principal concerné, elle ne prenait pas garde aux autres.

Elle sortit de la chambre, l’eau avait arrêté de couler, il allait sortir. Elle l’aurait bien attendu mais aujourd’hui, il fallait qu’elle soit à l’heure à son bureau. Même si elle avait encore le temps, elle ne voulait pas trainer parce qu’elle avait un rendez-vous important. Une fois à la cuisine, elle prépara de quoi déjeuner pour eux deux, sinon, elle aurait encore droit à un serment parce qu’elle ne déjeune pas au matin.

Le temps passa et il était maintenant presque neuf heure. Lucie était assise à son bureau, remplissant les derniers préparatifs importants pour l’événement incontournable de cette fin d’année. Elle classa le tout dans un dossier et se leva pour aller le poser sur une des armoires, près de son sac à main qu’elle avait posé là parce qu’elle ne devait pas oublier de reprendre ça chez elle. Elle allait se rasseoir quand elle entendit frapper légèrement. Était-ce la personne qu’elle attendait ? Elle se dirigea vers la porte et ouvrit celle-ci, elle sourit en voyant le chien parce qu’elle était au courant du besoin de sa présence pour sa maîtresse.

- Bonjour mademoiselle Haydon, je vous en pris, rentrez… Elle se recula en ouvrant la porte pour la laisser passer à l’intérieure de la pièce.

Lucie avait demandé peut de temps avoir pour avoir quelques dossiers de candidatures à voir pour se rendre compte des potentiel des différentes personnes qui postulaient pour l’université. Après tout, elle avait des professeurs des plus matures au reste. Elle en avait bien un qui était entièrement branché sur le sexe, alors qu’un autre n’avait que 15 ans, même pas l’âge de ses étudiants. Mais elle voulait garder la réputation de cette université. Et celle-ci était loin d’être considérée comme normale ou ordinaire. C’est ainsi qu’elle était tombée sur le dossier de mademoiselle Hayden, postulant pour le cours d’Anglais, tout en demandant la participation de son chien, dû à son handicap, sa cécité.

La directrice l’invita à s’asseoir, ce qu’elle fit une fois qu’elle en fit de même. Elle chercha son dossier en silence, ce qui passa pour un silence de mal à l’aise. Lucie aurait presque sursauté alors que la voix de la jeune femme raisonna. Elle releva la tête vers cette dernière en souriant, encore plus lorsque son chien montra son intérêt et sa reconnaissance.

- Je ne comptais pas vous priver de quelque chose d’important. Justement, en parlant de ce poste de professeur, j’aimerais que vous me parliez de vos motivations, ce qui vous a décidé à nous envoyer votre dossier… Dîtes moi tout…

Lucie venait d’ouvrir le dossier en question. Elle se plaça dans le fond de sa chaise et croisa les jambes, posant se dossier sur les genoux, elle regarda la jeune femme, attendant qu’elle lui parle de ce poste qu’elle désirait. Bien sur, Lucie savait déjà qu’elle l’aurait, car au premier coups d’œil, elle l’avait juger capable d’assumer ce rôle et elle savait parfaitement que ses étudiants n’étaient pas du genre à être fauteur de trouble et qu’ils la traiteraient avec respect.

Lucie pensait à ses étudiants, à la manière dont ils feraient pour faire en sorte que la jeune demoiselle qui se présentait comme professeur d’Anglais se sente à l’aise. Elle se souvient bien avoir eu un élève muet, et de son arrivée à son départ, elle ne l’avait jamais entendu se plaindre. D’ailleurs, elle avait bien une étudiante atteinte de cécité et elle ne l’avait jamais entendue se plaindre. Bien sur, il était certain que quelques élèves allaient la charrier, mais pas à la pousser pour un départ précipiter.

D’autant plus qu’elle était sous bonne garde, avec le chef des racailles comme ami proche. Elle regarda la jeune professeur et se dit qu’elle aussi, elle serait sous bonne garde avec les autres professeurs. Elle l’écouta attentivement pour ensuite y répondre, en voyant l’impatience de savoir le verdict de sa supérieure. Lucie ne voulait pas la faire attendre plus longtemps.

- Personnellement, je trouve que vos motivations sont correctes. Tout d’abord, il est vrai que l’Anglais est proche de l’Américain, c’est pourquoi il n’est pas difficile de l’apprendre à nos étudiants qui veuillent se perfectionner dans cette langue. Ensuite, vous aurez le temps de discuter avec vos élèves, voir vos collègues, ceux-ci vous apprendront ce qu’il y a à savoir sur cette université. Et pour finir, j’ai moi-même eu quelques difficultés avec le conseil d’administration, qui me jugeait incapable de diriger cette université, alors que je n’avais qu’à peine 22 ans…

Lucie sourit en y repensant car depuis, elle avait réussi à faire ses preuve. Ils lui avaient envoyé un co-directeur pour l’aider, mais maintenant qu’elle s’entendait parfaitement avec Alex, d’autant plus qu’elle était enceinte maintenant… Elle regarda le chien passer et sourit. Elle aimait les animaux, ce n’est pas elle qui allait tout faire pour qu’il parte. Le conseil, peut être, une fois que ça atteindrait leurs oreilles mais Lucie était prête à s’interposer !

Lucie la regarda. Elle était fière de l’avoir engagée. Non pas que de cette manière, elle allait pouvoir clouer le bec du conseil d’administration de l’université, parce que de toute façon, elle était parfaitement capable d’engager qui elle voulait, avec ou sans consentement de ceux-ci. Elle soupira en y pensant. Eleanor n’avait jamais eu vraiment de chance vue sa cécité. Beaucoup d’établissement n’acceptait soit pas son handicap, soit son chien qui lui était bien plus utile qu’une simple canne blanche de personne non voyante. Mais chacun faisait comme bon lui semblait. Elle avait juste envie de lui donner ses chances parce qu’elle l’avait parfaitement lu dans son dossier, elle était plus que compétente pour ce poste de professeur d’Anglais. Lucie passa ses mains sur ses bras, légèrement froid, si bien qu’elle se leva pour aller vers le porte-manteau, prendre son gilet et l’enfiler en croisant ses bras ensuite.

- La ville vous plait, vous arriver à vous y retrouver ?... J’ai cru comprendre que vous aviez déjà un logement, c’est génial… Vu le peu de logement disponible en ville…

Lucie se rappelait du jour où elle avait débarqué à Miami pour la première fois. Elle était complètement perdue. N’étant jamais venue en Amérique pour commencer, ensuite, elle avait besoin de se changer les idées suite à sa rupture une semaine plus tôt. Elle était tellement perdue mais rapidement, elle avait réussi à se dégotée une immense villa au bord de l’océan et encore mieux, avec de grandes baies vitrées qui illuminaient la maison à souhait, le travail, elle l’avait déjà vu que c’était ça qui l’avait amené à Miami.

- Bon et bien, je pense que je vais vous laisser… Avez-vous besoin de moi pour faire le tour de l’établissement ou vous préférez le faire à votre aise ?

La jeune directrice regardait la nouvelle enseignante qui arrivait à l’université. Elle sourit en s’imaginant la tête de ses élèves mais ne prit pas peur, a près tout, il n’y aurait que quelques imbéciles pour troubler le calme de l’établissement, mais ce n’est pas parce que Lucie est enceinte qu’elle n’arrivera pas à faire revenir l’ordre dans son université. Elle soupira faiblement et se rassit en regardant la jeune femme devant elle. Celle-ci fini par lui tendre la main, pour la saluer et pouvoir sortir.

Lucie n’attendit pas une minute et salua Eleanor directement en lui serrant la main. Bien qu’elle se leva, Lucie en fit autant pour l’accompagner jusqu’à la porte. La directrice la trouvait très courageuse. Elle n’était pas sur que si elle, elle était dans la même situation que cette prof’, elle arriverait aussi facilement à s’en sortir. Si il lui arrivait une chose comme ça, Lucie était sur qu’elle se serait laissé dépérir, n’ayant même pas l’envie de remonter la pente. Elle salua la prof et la regarda quitter le couloir avant de fermer la porte et de retourner s’asseoir sur sa chaise derrière son bureau.

Elle baisa les yeux vers son ventre arrondie et sourit avant de poser ses mains sur celui-ci, impatiente de voir enfin cette petite chose. Cette petite chose qui lui faisait peur au départ, mais qu’elle aime plus que tout maintenant…